Lettre pour Olivier Marchal

Lettre ouverte de Alain Le Pichon à Olivier Marchal
“Merci”

mardi 9 juin 2020,

Bonsoir Monsieur Olivier Marchal,

Je vous ai entendu ce soir dans l'émission de BFMTV, et je vous remercie pour ce que vous avez dit, avec autant d'émotion que de courage, sur la police et policiers.

J'ai le sentiment que les propos de M. le ministre de l'intérieur, conçus dans la précipitation pour tenter d'apaiser une vague de protestations sur notre sol partie des États-Unis, risquent en fait de les exacerber, et d'avoir en outre l'inconvénient de continuer à démoraliser nos policiers et nos gendarmes sur qui nous comptons tous pour faire respecter l'ordre républicain et nous protéger.

Les personnes de mon âge (75 ans) particulièrement bien protégées (peut-être même surprotégés) par les mesures prises par le gouvernement pendant la pandémie de la Covid 19, ont du mal à comprendre pourquoi les policiers dans leur ensemble qui ont autant de mérites que les soignants comme protecteurs de la population, se font ainsi publiquement remonter les bretelles.

Votre message, M. Marchal, a besoin d'être entendu et apprécié par toutes les personnes qui refusent d'être aveuglés par l'impact immédiat et planétaire que prennent de tragiques dérapages policiers, qu'on dit systémiques lorsqu'ils surviennent dans la société américaine, et qui sont individuels lorsqu'ils arrivent chez nous.

Nous avons là un nouvel exemple de l'influence exagérée des média sur le pouvoir politique - ce dernier étant le seul légitime dans les régimes démocratiques. On pourrait même parler d'usurpation. Tant qu'il ne sera pas mis fin à cette usurpation de l'influence politique par les média, les partis politiques et la démocratie continueront à dépérir, et la voix du moment, amplifiée par les média et les réseaux sociaux, continuera d'exercer le pouvoir réél.

La question devient urgente : entre la dictature du "politiquement correct" et celle des régimes comme la Chine, quel espace reste-t-il pour la démocratie ?

Encore merci !... et en souvenir de mon grand-père maternel, policier à Paris.

Alain Le Pichon

Auteur: Alain Le Pichon