Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Le collectif d'associations déchets et environneme à Élise Lucet
“Ils nous mettent en danger, au mépris de notre san”

jeudi 26 mai 2016,

Bonjour Élise Lucet,

Le 19 mai dernier, le CODERST (Conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques) a donné son avis sur l’extension de 15 hectares supplémentaires de poubelles (en plus des 30 hectares déjà existants)
OUI (à 10 contre 9 ont–ils décidé, soit une majorité pas vraiment franche) on continuera d’enfouir des déchets à Entraigues sur la Sorgue. Ou plutôt, on continuera de les « entasser » jusqu’à 58 mètres de hauteur, jusqu’à dépasser la plus haute tour du Palais de Papes !

Les directives européennes 2008/105 et 2006/118 disent respectivement que :
1. la pollution chimique des rivières constitue une menace pour la santé humaine et qu’il convient donc de lutter contre les émissions à la source ;
2. les eaux souterraines constituent une ressource naturelle précieuse et devraient être en tant que telles être protégées contre la détérioration et la pollution chimique.

Or, au Centre d’enfouissement d’Entraigues, on a retrouvé du mercure, de l’amiante, de l’arsenic, etc…lors d’analyses.
Qui protègera les populations ? Que deviendront ces espèces protégées que l’on ose détruire pour enrichir l’exploitant ?

Osons le dire, en France, et plus particulièrement en Vaucluse, la politique de l’environnement n’est pas fondée (contrairement à l’article 2 de la directive 2008/105/CE) sur le principe de précaution et l’action préventive.
Au contraire, en Vaucluse, et plus particulièrement à Entraigues sur la Sorgue, à 300m de la Sorgue, rivière classée Natura 2000, à moins de 2m au-dessus d’une nappe phréatique, sur une ZNIEFF aux nombreuses espèces rares très protégées (figurant sur la liste rouge du Muséum National d’Histoire Naturelle), on préfère se contenter d’« enfouir » les déchets.

Au mépris des populations riveraines, des villes environnantes et de l’avis de la population largement exprimé lors de l’enquête publique, on préfère agrandir et continuer d’enfouir-entasser parce qu’on ne s’est pas préoccupé suffisamment à temps de la question des déchets en Vaucluse.
Au mépris des conclusions des commissaires enquêteurs et des réserves émises par ces derniers refusant l’admission des ordures ménagères sur la zone de stockage.
L’Etat choisit de les accepter ; en Vaucluse on attend toujours le dernier moment pour réfléchir à d’autres solutions plus performantes et moins polluantes que l’enfouissement.

Si cette demande d’extension est validée alors que la population, à une grande majorité, a déclaré sa désapprobation, l’Etat met en danger la santé des riverains et populations environnantes, met en péril la survie de espèces très rares protégées et bafoue les lois européennes,

Nous, le CADE (Collectif d’associations déchets et environnements), considérons que l’exploitant peut proposer toutes les « MTD », (Meilleures Techniques Disponibles) pour essayer de convaincre les populations qu’il n’y a pas de risques sur la santé et l’environnement. Nous n’en croyons rien !! Lorsque les déchets recouverts de terres « faiblement » polluées (excusez le « faiblement » !) passeront au travers des géotextiles qui séparent la nappe phréatique et les ordures qu’on y entasse, les polluants mélangés aux eaux souterraines iront arroser les jardins potagers et les cultures maraîchères, iront abreuver le pâturage et remplir les piscines…qui sait quel type de maladie effroyable se développera dans le corps de nos enfants.

Nous, le CADE, considérons que les poussières de mâchefers actuellement recensées par Air Paca et qui sont au-delà des recommandations de l’OMS, constituent un danger de santé publique.

Nous, le CADE, demandons que soit revue la politique des déchets en VAUCLUSE afin d’être en conformité avec les directives européennes et que le département ne soit plus parmi les derniers en matière de retraitement des déchets.

Par conséquent, nous ne sommes pas prêts d’accepter cette décision et continuerons à nous mobiliser accompagnées de nos très nombreux adhérents et sympathisants afin que l’Etat comprenne leurs peurs face à une décision qui bouleverse leurs vies, l’environnement dans lequel ils vivent et dévalue considérablement leurs biens.

Voici les questions auxquelles nous attendons bien évidemment des réponses :
Pourquoi créer des lois et des directives si elles ne sont pas appliquées ?
Pourquoi demander son avis à la population si on ne l’écoute pas ?
Pourquoi attendre que nos enfants soient malades avant de prendre la bonne décision ?
Pourquoi, tout simplement, ne pas commencer à trouver d’autres solutions plus performantes et moins polluantes que l’enfouissement des déchets ?

Enfin, comment se fait-il que certains membres du Coderst (dont les avis sont pourtant cruciaux et souvent en accord avec la population concernée) ne soient pas convoqués lors du rendez-vous mensuel ? Le CADE dénonce ce manquement professionnel qui ne tient pas compte de l’importance de la situation qu’engendre un avis du CODERST.



Auteur: Le collectif d'associations déchets et environneme

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 787.

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