Lettre pour Vincent Lindon

Lettre ouverte de Laurence à Vincent Lindon
“C'est grave”

dimanche 11 octobre 2020,

Bonjour Vincent Lindon,

Autant j'avais apprécié votre intervention sur le net durant le confinement, où votre discours m'avait paru sage et extrêmement approprié aux circonstances, autant j'ai été outrée et déçue par vos déclarations du 27 septembre, à une heure de grande écoute sur F2.
Et bien non je ne partage pas votre avis sur la nécessité de laisser les jeunes profiter des bars et des restaurants comme si leur vie en dépendait. Ce qui en dépend, c'est tout simplement celle de toute une population, et pas simplement celle des plus anciens, qui devraient se sacrifier au nom de leurs simples plaisirs.
Je peux vous rassurer sur ce point, les jeunes ne se sacrifient pas. Je vis dans une région touristique, où le virus était quasiment absent depuis le début de l'année, et où depuis le mois de juillet, grâce aux multiples soirées débiles violemment arrosées et autres sorties sans aucune précaution, il a explosé dès la fin août, en touchant tout le monde, sans exception. Certes, après une année difficile, sans pratiquement aller étudier, les petits chéris avaient besoin de s'extérioriser, et on a vu le résultat. Ceci dit je ne suis pas une vieille imbécile qui juge uniquement les jeunes, car la population dans son ensemble a réagi avec une incroyable bêtise, et la bénédiction d'un gouvernement imbécile et immature, incapable de prendre des mesures efficaces et raisonnées.
Je constate que vous êtes pour la chaleur humaine et les embrassades, je connais un jeune de 18 ans qui a appliqué vos principes et est à présent rongé de culpabilité car son grand père, qu'il a généreusement câliné alors qu'il était porteur du virus, se meurt maintenant en réanimation.
Je trouve très grave que vous fassiez vos déclarations, qui ne regardent que vous, devant des millions de personnes qui vont les prendre pour du pain béni et dans le pire des cas suivre vos conseils. Je trouve très grave que vous confondiez prudence, respect de l'autre, amour de ses proches et totalitarisme. Je trouve très grave ce genre d'affirmations gratuites selon lesquelles nous devrions nous sacrifier pour que nos enfants s'amusent. Mes propres enfants trouvent ça très grave.
Je suis une passionnée de théâtre et de cinéma et je pense que vous devriez vous contenter de jouer la comédie, ce que vous savez très bien faire

Auteur: Laurence

Lettre pour Vincent Lindon. Lettre 191.

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