Lettre pour Franz-Olivier Giesbert

Lettre ouverte de Gilles Roland à Franz-Olivier Giesbert
“Vive les riches”

vendredi 14 novembre 2014,

Bonjour Franz-Olivier Giesbert,


Il était une fois un éminent homme politique français, qui clama tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas : il n’aime pas les riches.

Dans son esprit, la richesse exprime l’abus des puissants sur les faibles, voire une forme d’usurpation : les gens honnêtes ne deviennent pas riches. La seule richesse acceptable est le gain par jeu de chance, le loto ou le tiercé (pourtant une vraie spoliation des pauvres par l’état) et héritage. Mais devenir riche par son travail ou, crime absolu, en revendant une entreprise, est un signe d’immoralité : on s’est forcément enrichi sur le dos des plus pauvres, car la richesse des uns fait la pauvreté des autres.

Alors on n’aime pas les riches.

Donc on les punit d’être riches.

De deux manières : soit on complique fortement leur tâche pour devenir riche, par des contraintes de toutes natures, des réglementations et des modifications des règles ; soit on leur confisque leur richesse par une fiscalité d’une complexité absolue, au nom d’une redistribution sociale égalitaire, mais en réalité au prix d’un gâchis monumental par une administration débordante.

Triple conséquences : les riches sont moins riches, les entreprises créent moins de richesse, et l’état envahit toute les strates de la société.

Conséquences indirectes : les moins-riches dépensent moins, et les encore-riches s’en vont. Les commerçants et artisans ont moins de gros clients. Les petits jobs de proximité (jardiniers, chauffeurs, cuisinières…) disparaissent, au moins officiellement. Sur des marchés en déclin et enserrées par des règles toujours plus complexes, les entreprises embauchent a minima, freinent leurs investissements ou investissement ailleurs, voire disparaissent. Mais l’Etat crée des barrières pour protéger des catégories identifiées des méfaits supposés du marché (cheminots, taxis, notaires, grutiers, syndicalistes, fonctionnaires…)

Les impôts et cotisations se réduisent.

Et l’Etat grossit, toujours plus, pour compenser, pour protéger, pour contrebalancer, mais incapable d’équilibrer ses comptes il s’endette.

La pauvreté augmente (qui ne l’a pas constaté ?).

Ce qui aboutit au résultat escompté : Vive les Pauvres !

Voilà la seule promesse vraiment tenue.

Gilles Roland

Auteur: Gilles Roland

Lettre pour Franz-Olivier Giesbert. Lettre 35.

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