Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Catherine Card à Élise Lucet
“La justice et les violences faites aux femmes”

mardi 4 octobre 2016,

Bonjour Élise Lucet,
Le 25 novembre sera la journée Internationale des violences faites aux femmes.
Suite à mon histoire personnelle et celle de nombreuses femmes à qui j'ai promis de parler, je viens dénoncer ce dysfonctionnement de la justice face aux femmes qui veulent porter plainte.

En avril dernier, j'ai fait 3 dossiers identiques que j'ai envoyées à 3 ministères : Premier ministre, ministre des Droits de la Famille et de la Femme, et ministre de la Justice, concernant une loi non appliquée concernant les violences faites aux femmes, du 10 juillet 2010.
J'y apportais de nombreux témoignages de femmes n'ayant pas été écoutées par les gendarmes... et j'ai exposé en exemple ma plainte, qui a été classée sans suite. J'avais appelé les gendarmes en 2014 suite à une séquestration et je n'ai pas été protégé, on m'a laissé entre les mains de mon bourreau qui m'a frappé avec un objet tranchant. J'ai porté plainte contre mon ami mais j'ai accusé les gendarmes. A partir de là, cela est devenu un enfer, je ne suis plus du tout écoutée. J'ai été reçu dans une autre gendarmerie. Là ils ont minimisé ma plainte, ils ont refusé d'écrire ce que je leur disais et refuser de prendre les preuves que je possédais... disant que je les donnerais à mon avocate. Et ma plainte, comme celles de très nombreuses femmes est classée sans suite, faute de preuves.

J'ai envoyé des courriers, accompagné de témoignages et des pétitions à M. Walls qui a renvoyé le dossier à Mme Rossignol qui a elle-même renvoyé le dossier à M. Cazeneuve. J'ai obtenu des réponses mais tout à fait détourné. Ce dernier protège ses gendarmes et j'ai bien compris que de ce fait mon ex-ami ne sera jamais jugé.
Cela fait deux années que cela dure. Quand j'ai demandé au Procureur de la République où en était l'enquête, il m'a simplement répondu que les accusations que je portais n'étaient pas punies par la loi entre conjoints.
J'ai 4 certificats médicaux, des rapports d'hôpital psychiatrique parce que Monsieur a tenté de me faire interner par deux fois, des sms envoyés à mes enfants, du harcèlement, un contrat de travail dont je n'ai jamais été payé, un commentaire sur internet qui nuit à ma vie privée, la vente de tous mes meubles de mon premier mariage signé par lui-même, des annonces sur Le Bon Coin pour la vente de mes biens... Il se servait de l'adresse de mon domicile pour détourner de l'argent. J'aurai toujours le doute d'un empoisonnement. Là encore, j'étais enfermée pour ne pas me sauver à l'hôpital.

Je me suis inscrite sur des réseaux sociaux pour discuter avec des femmes ayant subies la même chose et je remarque que nous avons toute la même histoire, affaires classées, suite à un dysfonctionnement de la justice. Alors j'ai décidé d'agir. J'ai écrit quelques passages des moments forts avec cet homme et comment je me suis sentie humiliée par les gendarmes. Ce livre, vous pouvez l'obtenir si vous le souhaitez, gratuitement en tant que journaliste, auprès des éditions Bod, ######### “Interdiction d'être - Regarde-moi comme tu es magnifique” par Katy Card. Aujourd'hui, j'ai envie d'écrire le déroulement de l'enquête. Comment avec 4 certificats médicaux, des tentatives d'internement, séquestration, harcèlement, sms, atteinte à ma vie privée, vente de mes meubles... cette affaire peut-elle être classée ? La dénonciation des gendarmes m'aura été fatale. Au bout du compte, les violents restent impunis et restent dans la nature...
J'ai un témoignage d'une femme qui a est partie un matin à 6 h du matin parce qu'elle était battue... et parce qu'elle n'a pas réussi à prendre ses enfants, on lui a fait remarquer que c'était elle qui était partie sans ses enfants... Aujourd'hui, c'est le père violent, qui en a la garde...

Je vous remercie de m'avoir lue et si cette histoire peut vous intéresser, je peux vous faire parvenir quelques témoignages, mais aussi les courriers des ministres, du Procureur, les preuves que j'ai et refusé par les gendarmes.
Cordialement

Auteur: Catherine Card

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 985.

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