Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Sébastien Cléro à Élise Lucet
“Kidnapping d'enfant : une recette française”

vendredi 22 mars 2019,

Bonjour Madame Lucet,
Je vous écris suite à la diffusion de l'excellent reportage d'Anurag Rivière et Mathilde Rougeron consacré aux enfants kidnappés au Japon et aux pères qui se battent pour les retrouver, hier jeudi 21 mars dans votre émission Envoyé Spécial.
Ce documentaire m'a touché quant à son sujet et m'a d'autant plus interpellé que je suis directement concerné par le problème de l'enlèvement d'enfant.
Néanmoins si je vous écris aujourd'hui, c'est non seulement en réaction à ce crime innommable, mais surtout parce que celui-ci touche certains parents.... sur le sol français !
En effet, le cas dépeint dans le reportage ne concerne pas que les enlèvements au Japon... mais également des enlèvements "déguisés" par des parents près à tout pour instrumentaliser la justice (plaintes contre x, fausses accusations). D'un point de vue personnel, tandis que des droits me sont octroyés par des décisions de justice, voilà 7 mois que ma fille est soustraite par sa mère, sans aucun motif, sans aucune raison valable, seulement par le truchement des procédures et des accusations, mais aussi par la seule volonté d'un parent qui se place au-dessus de la loi, sans être jamais inquiétée.
Les magistrats français continuent d'octroyer des droits, que certains parents bafouent sans subir la moindre condamnation (pour le moment, j'ai été contraint de déposer plainte par huit fois pour non représentation d'enfant, elles ont toutes été classées sans suite). Un jugement a été prononcé, et la situation perdure : la mère continue et continuera certainement jusqu'à ce que ma fille ne me reconnaisse plus. Ce type de comportement abject, nous n'avons même pas besoin d'aller le chercher au Japon : il est là, sous nos yeux, sans que personne ne s'en aperçoive et même ne s'en soucie.
Aujourd'hui je désespère et suis tiraillé : je voudrais continuer à me battre pour mon enfant et montrer que je suis là pour elle, et en même temps (la justice ne condamnant jamais les agissements du parent gardien qui ne respecte jamais les droits de l'autre), j'ai envie d'abandonner, conscient que le lien ne pourra exister en aucune façon.
Je suis convaincu que je ne suis pas un cas isolé.
Je tenais simplement à vous écrire pour vous dire que j'aurais aimé vous rencontrer, afin de faire porter ma voix sur ce problème, qui survient aujourd'hui en France.
Je me tiens à votre disposition, n'hésitez pas à me contacter pour en savoir davantage.
Dans l'attente de votre réponse, je dois vous dire que vous faites un travail salutaire, essentiel à la société, et vous en suis reconnaissant.
Je vous transmets mes sincères salutations, Madame Lucet.
Cordialement,
SC

Auteur: Sébastien Cléro