Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Carmen à Élise Lucet
“Disparus de la guerre civile espagnole ”

lundi 21 septembre 2015,

Bonjour Elise Lucet,
il y a quelques années au journal de 13h vous parliez de familles d'Andalousie qui, à l'aide d'une association, avaient retrouvé les squelettes de membres de leur famille tués pendant la guerre civile espagnole. Aussi vous ne pouvez pas imaginer l'écho de votre information. En effet j'étais dans le même cas que ces familles puisque mon grand-père avait été fusillé le 1er novembre 1936 et jeté, on ne sait où, à l'extérieur d'un cimetière d'un petit village de la région de SARAGOSSE. Aussi, à partir de votre information j'ai contacté mon jeune frère en lui demandant de se renseigner sur cette association et de se rapprocher d'un cousin vivant à SARAGOSSE pour le suivi des démarches. Il prit l'avion pour SARAGOSSE et se rapprocha de l'association A.R.I.C.O. qui déclencha une enquête. Je ne sais pas si cette association est la même que celle dont vous parliez mais cette dernière travaille dans le périmètre aragonais si j'ai bien compris. Après un appel aux dons de l'association A.R.I.C.O. et des articles sur la presse, car les autorités ne participent pas aux frais engagés par les travaux de recherche, vous verrez sur son compte Facebook les photos des recherches concernant mon grand-père Bernabé SERRANO RUIZ. Vous y verrez aussi mon cousin ainsi que sa maman, ma tante et dernière fille vivante de mon grand-père, appelés par l'association au moment de l'exhumation de deux cadavres. Ma tante a suivi les tests ADN et nous sommes en attente des résultats. D'après tous les témoignages recueillis il est fort probable qu'un des deux corps exhumés soit celui de mon grand-père.
Etant donné que mon cousin a été sollicité par une presse locale (les questions-réponses sont sur le compte Facebook de l'association) et aujourd'hui par une presse Finlandaise pour un documentaire (en relation avec l'association ARICO) je pense que vous avez aussi toute votre place car l'information de votre côté n'a pas failli.
Avant tout je tenais à vous dire combien vous avez contribué par votre information à sortir de l'ombre certains points obscurs d'une partie de notre histoire familiale. En effet vous avez été le déclencheur qui fait , si les tests le confirment, que nous accompagnerons notre grand-père auprès de sa femme qui l'attend depuis le 1er novembre 1936 date à laquelle on a arraché cet homme à son épouse et ses onze enfants dans ce petit village aragonais Fuentes de JILOCA.
Nous verrons avec l'association si une cérémonie est possible le 1er novembre 2015, date anniversaire de cette tragédie.
Merci car ce que mes parents ne sont pas arrivés à faire nous, les petits-enfants, le faisons grâce à votre information.
Merci à vous et vos collaborateurs
Carmen IMBRATTA SERRANO

Auteur: Carmen