Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Serge Duval à Élise Lucet
“Fiscalité”

jeudi 26 avril 2018,

Bonjour Élise Lucet,

Je vous joins la lettre que j'ai adressée à Mr MACRON. Elle n'est pas partisane mais témoigne de l'extrême dureté de la pression fiscale et du profond désarroi que j'ai ressenti en mettant en ligne ma déclaration de revenus 2017.


Paris, le 26 avril 2018


Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS

Objet : Déclaration des revenus. Fiscalité.

Monsieur le Président,

Je viens vers vous concernant la déclaration de revenus 2017 que je viens de faire en ligne.

Quelques mots rapides concernant ma situation.
J’ai 58 ans, je veuf depuis juin 2011. Professionnellement, je suis Chef de service à la Mairie de X depuis 8 ans, après 29 ans à l’AP-HP. Mon grade actuel est celui d’Attaché territorial principal, au 8ème échelon.
Titulaire du bac, je travaille sans interruption depuis septembre 2018 (Banques Populaires, Service national, AP-HP par voie de concours, Mairie de X).
Je perçois aujourd’hui un salaire net de 3900 euros et une pension de reversion de 310 euros, soit 4 210 euros de revenus mensuels ; ce qui se conçoit comme un niveau de revenus tout à fait correct.
J’ai eu en charge mon fils T. jusqu’à la fin de ses études de commerce fin 2016.

De fait, ma précédente base d’imposition était de 2 290 euros (veuf une demi-part et un enfant à charge).

Pour 2017, perdant la demi-part de veuvage qui a été supprimée et la part de mon fils Thibaut, je m’attendais, bien normalement, à une augmentation significative de mon niveau d’imposition. Je comptais sur le doublement des prélèvements.
En réalité, la base de prélèvement en 2018 va s’élever à… 7 050 euros, soit plus du triplement de l’impôt, 14 % de mes revenus et alors que je bénéficie d’un abattement de 3 120 euros pour une pension alimentaire que je verse.
Je considère normal de payer l’impôt. Toutefois, ce niveau d’imposition est à un niveau que je considère comme intenable à long terme et compromettant l’avenir personnel.
Comme je l’ai dit, j’ai ressenti ce calcul d’impôt pour 2018, comme un facteur de remise en cause des projets d’épargne que j’avais pour acquérir une petite maison en Province pour ma retraite – qui doit intervenir dans moins de quatre ans maintenant.

Le niveau de prélèvement que vous demandez, qui plus est en région parisienne avec des montants de loyers élevés (je vis en colocation), fait que le fruit du travail est littéralement anéanti et qu’il pénalise trop fortement la consommation ou l’épargne de sécurité – qui sont facteurs de valorisation personnelle, en juste retour du travail et d’une carrière.
Je le dis, et ce ne sont pas que des mots, j’ai pleuré de découragement.

Je ferai parvenir cette lettre aux médias car je considère que chaque catégorie doit contribuer, chacune à son niveau, à l’effort collectif de notre pays ; toutefois, une pression fiscale anormale décourage et fait ressentir, au plus profond de chacun, un sentiment d’injustice, si fort, qu’il est de nature à briser le lien de confiance avec vous et nos institutions.

L’impôt doit être ressenti comme juste, respectueux et participatif, pas comme une captation brutale et excessive.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes salutations distinguées.

Auteur: Serge Duval

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 2793.

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