Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de R. Meunier à Élise Lucet
“CGG scandale 13Novembre prochain”

dimanche 5 novembre 2017,

Bonjour Élise Lucet,


Résumé:

CGG est en train d'etre exproprié aux actionnaires historiques qui sont des petits porteurs. Il n'y a pas d'actionnaire de référence hormis l'Etat via la BPI, qui va ici agir de facon irrationnelle en enregistrant une perte abysalle contre le bon sens de tout actionnaire avec à la clé deux objectifs:
- rassurer/aveugleur l'opinion publique sur la préservation de l'emploi (en ayant gaspillé l'argent public)
- Et surtout enrichir les fonds spéculatifs pour la plupart étranger, en leur faisant un cadeau excessif.

Cela soulève de nombreuses questions sur l'impartialité de l'Etat, et sur les liens ambigus que le gouvernement maintient avec la finance. Retour de service? Ou surtout assurance dans quelques annees de retrouver des jobs dorés hors du gouvernement. La frontière entre le privé et le public ayant toujours été tres poreuse au cours de ces dernieres annees ( à gauche comme à droite)

Il y a cependant ici beaucoup de solutions pour apurer et aider l'entreprise (notamment haircuter plus violemment les créanciers), mais celle qui est retenue n'est clairement pas celle que l'Etat choisirait mais bien plus celle qui maximise les intérets personnels de ceux qui détiennent les clés du pouvoirs.

L'assemblée génerale qui s'est tenue le 31 Octobre dernier a révéle quelque chose de tres malsain.
En effet il s'est tenu un vote pour faire approuver un plan spoliateur pour les actionnaires.
Ce qui est interessant c'est que tres peu de personnes ont été en mesure de voter, parce que le systeme du vote a été fait pour que les opposants soient impuissants.
Organiser une AG décisive en semaine ou la plupart des actionnaires ne peuvent pas aller car ils ont un job, mais surtout a laquelle ils n'ont pas pu voter en ligne (a l'epoque du numerique) car cela n'était ''étrangement pas proposé, de meme ou le système de procuration est flou/complexe est extremement malsain.

Structurellement
Il y a d'un cote des gens organisés, minoritaires mais puissants
De l'autre coté, la masse mal informée mais surtout affaiblit par un mécanisme qui lui est anormalement défavorable

On peut egalement se poser des questions sur l'objectivité du PDG qui détient les clés et l'organisation du vote, alors que celui-ci a un nombre dérisoire d'action mais surtout a l'assurance des créanciers et de l'Etat que si le plan spoliateur est voté, il aura une porte de sortie avantageuse, dédommagement et surtout re parachutage dans un nouvel emploi!


Le 13 novembre prochain va donc etre décisif, il va se tenir une deuxieme AG, à laquelle un plan va etre approuvé par cette minorité avisée.

En effet il y a un quorum (c'est à dire un minimum) de 20% qui n'a pas été atteint le 31 octobre dernier, mais qui cette fois ci le sera sans aucune surprise (puisque l'Etat et son allié le fonds DNCA qui est également porteur de dette et a préferé favorisé sa dette plutot que ses actions détiennent environ ses 20%). Pour que le plan passe, il faut que 2/3 des votes y soient favorables. En l'état actuel vue l'impossibilité des minoritaires à s'organiser et surtout à voter. On comprend aisément que ce plan va passer dans l'indifférence la plus totale. Alors que les 80% de petits porteurs sont certainement contre. Il faudrait pourtant seulement que 15% d'entre eux se rendent physiquement a cette AG pour réequilibrer les conditions de ce plan. Un vote internet changerait sans aucun doute la donne!

Cela soulève certainement de nombreuses questions sur le sens démocrate de notre pays...


Ci-dessous Rappel/ Vulgarisation en bon sens de la situation:

La situation actuelle est sans doute mal comprise par beaucoup de petits porteurs et actionnaires face aux grands institutionnels, gérants professionnels et fonds d investissements qui ont tout mis en place pour racketter et réaliser le casse du siècle.


Du fait de la baisse du prix de pétrole, les services proposés par CGG n'ont pas grand intérêt en cette période même si ils sont techniquement irréprochables, innovants et à haute valeur ajoutée.
Pourquoi aller chercher du pétrole avec des moyens onéreux alors que celui-ci se négocie a moins de 50 dollars , tel est le sujet!
Mais on sait tous que dès lors que le coût du baril remontera ce qu'il a d'ailleurs déjà commencé à faire, il faudra de nouveau faire appel à des techniques innovantes pour trouver, s'approvisionner et exploiter.

Le problème de CGG est donc une question de temps et de cycle.
Ses nombreux brevets ont une valeur incommensurable.

Du fait d'une baisse d'activité provisoire, CGG n'est donc plus en mesure d'honorer ses dettes. Structurellement la société a toujours eu besoin de s'endetter pour innover, développer et déposer des brevets.

Et c'est la ou les créanciers orchestrent aujourd'hui le coup du siècle.
Mettre la main mise sur une pépite en faisant passer un plan qui va leur être anormalement et excessivement favorable.

Les créanciers qui détiennent la dette aujourd'hui sont des professionnels avisés et organisés qui optimisent de concert l'un des plus grands coup boursier de ces dernières années.

Spoiler l'état via la BPI et les actionnaires!

Le premier acte a été de provoquer une augmentation de capital il y a un peu plus d'un an en pressant la société alors qu'on aurait pu à cette date avoir d'autres solutions telles un échelonnement de la dette notamment.

Cette augmentation de capital était trop petite pour acheter suffisamment de temps et sortir les actionnaires d'affaire. Mais bien calibrée pour faire les beaux jours des créanciers.

Certes les créanciers disent qu'aujourd'hui qu'avec le plan qu'ils proposent il vont mettre à leur tour la main au pot en acceptant un hair cut.
Mais cela est un argument trompe l'œil puisque depuis longtemps les créanciers savent que quoiqu'il arrive ils sortiront gagnants.
En effet les créanciers du moment ont pour la plupart achete la dette alors qu'elle cotait déjà loin du pair.
En faisant des calculs de recovery en imaginant le scénario le plus noir ou la boite ferait faillite, ils savaient qu'ils mettraient la main mise sur les nombreux actifs et brevets de CGG. Et que ceux ci plus les coupons élevés touches entre temps étaient largement suffisants pour à terme admettre un hair cut.

Pour faire simple prenons une image:
CGG est une belle voiture de course qui ne peut courir que par temps sec. Cette voiture appartient à un club de passionnés. cette voiture est taillée pour gagner des courses qui lui rapportent de l'argent et permettent son entretien, son développement ainsi que celui de la firme.
Du fait de conditions anormalement mauvaises: pluie diluvienne , la voiture ne peut plus participer aux courses momentanément et ne rapporte plus d'argent.
Par ailleurs comme elle ne roule pas il y a des rénovations à prévoir , la batterie est à changer, les pneus à regonfler.

Et c'est la ou les membres du club mettent la main au pot, mais ils n'ont pas assez pour l'ensemble des travaux mais assez pour le gros des travaux.

Habilement le banquier qui avait prêté de l'argent à l'écurie ne se manifeste pas, ne sonne pas la sirène d'alarme.

Il laisse faire les premiers investissements par les membres . Et alors que la météo s'éclaircit et que la voiture est prête à être relancée en piste et comme favorite. Il reste juste les pneus à regonfler.

Et alors la les membres manquent d'argent, ils ne veulent et peuvent plus remettre au pot pour gonfler les pneus.

Et c'est donc la à ce moment en grand seigneur que la banque dit je vais m'occuper de regonfler les pneus mais s'exproprie l' écurie toute entière et lése les membres qui avaient beaucoup donné en amont et n'ont donc plus rien. En dédommagement elle leur donnera uniquement à titre symbolique / honorifique des répliques des trophées à venir.

On voit bien le malaise et l'injustice .
Dans ce cas, vous l'aurez compris les membres sont les actionnaires et "la banque" désigne les créanciers soit ici les fonds spéculatifs.


Bref les actionnaires sont donc ici les seuls à souffrir alors que les créanciers vont se goinfrer.

Plusieurs choses sont très surprenantes:

1) L'Etat encourage les actionnaires et les particuliers et petits porteur à investir.. Mais on voit bien qu au final c est pour mieux les raquetter
2) les créanciers vont prendre le contrôle de la société et soit disant sauver la société mais ils vont surtout reemettre de La dette a un taux prohibitif pour s enrichir
3) BPI France qui est le grand actionnaire de référence est prêt à se faire léser et faire un cadeau incommensurable à des acteurs privés et pour la plupart étranger sous seul prétexte de sauver des emplois.
En gros le président de la République va réaliser un coup double
- passer pour le sauveur d emploi , le protecteur
- faire un énorme cadeau à ses anciens amis avisés de la finance
Mais il ne faut pas oublier que la BPI n'est rien d'autre que l'argent des contribuables et de nos impôts. Nos impôts servent donc à enrichir des acteurs privés et souvent étrangers et surtout à assurer la popularité des pouvoirs publics qui s'inscrivent comme les sauveurs.


En réalité on comprend bien qu'il y a un juste milieu et que tout le monde doit coopérer et pas au détriment des uns ou des autres . Il y a certes des règles des lois, mais les négociations devraient être justes

C'est pour cela qu'il faut massivement voter contre ce plan.
Pour la simple et bonne raison que lors de négociations on arrive à des compromis à des valeurs d équilibre.

Il faut que les actionnaires existants soient moins dilués et que les créanciers acceptent un plus gros hair cut, soient moins gourmands sur le coupon de la nouvelle obligation alors que les compagnies meme junk ne se sont jamais financées à des taux si bas dans cette periode d'assouplissement monétaire!


Si rien n'est fait, c'est l'ouverture de la boîte de Pandore et un précédent lourd de conséquence pour tous les actionnaires et petits porteurs qui prennent des risques pour financer et participer à l économie comme le dit et prone notre président.


Il y a enfin un dernier point important à souligner.
Avec ce plan, l'action CGG vaut quasiment 0 tant la dilution est grande!

En effet les créanciers ne se précipitent pas pour acheter les actions et les droits de vote même quitte à prendre le risque que le plan actuel soit rejeté pour la simple et unique raison que l action ancienne au lendemain du vote aura une valeur de cacahuète. Ils sont gourmands au point de prendre ce risque

La valeur actuelle de l action n'est donc que purement une valeur de droit de vote et de possibilité de blocage.

On comprend bien
1) le plan passe, l'action ancienne vaudra 0
2) le plan ne passe pas, il y aura une renégociation avec un schéma ou les porteurs actuels ne seront plus ou bcp moins lésés et participeront à la hausse et à la recovery du titre


Cette situation est trop restée sous silence et doit etre partagée et comprise par l'opinion publique. Ce scandale à venir est passé sous silence, car beaucoup de protagonistes qui ont du pouvoir ont des intérets personnels et au dela du bon sens économique et historique!

Auteur: R. Meunier

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 2088.

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