Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Anne-Hélène Terrisse à Élise Lucet
“Enfant en danger et clientelisme élu local”

vendredi 28 octobre 2016,

Bonjour Élise Lucet,
Je me permets de vous écrire depuis l'Isle sur la Sorgue (Vaucluse) où, à l'école élémentaire Mourna, une évacuation pour intoxication à eue lieu le 17 octobre (cf : presse nationale/Fr 3/ fait divers / École Mourna intoxication).
Cette école, ainsi que d'autres établissements scolaires sont dans la même situation de vétusté avéré.
Nous, administrés, avons besoin de votre sou
Ci-joint le courrier que je m'apprête à rendre publique (Un dossier complet est à disposition)

Lettre ouverte à Monsieur le Maire de l'Isle-sur-la-Sorgue.

Monsieur le Maire,
C'est un peu opportuniste de ma part de vous écrire cette lettre au lendemain du grave sinistre par intoxication (cf : presse nationale du lundi 17 /10/2016) qui a eu lieu au groupe scolaire Augustin Mourna conduisant à  l'évacuation totale de cette bâtisse qui abrite le plus grand nombre d'écoliers de notre commune. Des écoliers de six à onze ans.

Un grave sinistre, ne vous déplaise Monsieur le Maire , car la vétusté de cette école n'en est pas à son premier avertissement. Ce n'est pas comme si vous ne saviez pas, n'est ce pas ?

Ça serait trop prévisible et pas très constructif de vous accuser de tous les maux.
Après tout, on pourrait choisir d'en rire. Bien que depuis le vendredi midi nos enfants, leurs enseignants et votre personnel respiraient "des odeurs incommodantes " (cf : réunion mairie du 26/10/2016) c'était bien un truc de bonne femme que de se trouver mal pour si peu...Pourquoi dramatiser?

Il est vrai que j'aurais préféré ne pas avoir à vous déranger, tout occupé que vous êtes à observer depuis votre Tour d'Argent ( cf : projet en cours de financement) l'avancement de vos projets grandioses afin de promouvoir la capitale des Antiquaires.
Bien sûr, le patrimoine, l'histoire et la culture sont de nobles investissements  pour une ville et laissent des lauriers glorifiants à son généreux maire qui a su comprendre les priorités et les préoccupations de sa ville vieillissante.
Parce que, Monsieur le Maire, je comprends votre tentation si naturelle de vouloir laisser une trace de votre passage et je suis ravie - mais tout de même un peu surprise - que vous ayez trouvé les financements pour tous vos beaux projets . C'était  inespéré ! 

Si mes souvenirs sont bons, il y a deux ans il nous a subitement manqué un tout petit million par rapport à votre confortable budget actuel alloué au patrimoine de la ville, aux parkings et à  la salle des fêtes -pardonnez moi cette manie de vouloir tout mélanger.
Vous souvenez-vous de ce moment où l'ensemble de votre équipe avait failli devenir une municipalité qui respecte aussi ses contribuables les moins fortunés ? 
Ceux qui ne vous rapportent rien en attendant de grandir : Une bonne moitié des écoliers de votre commune, ceux qui de trois à onze  ans passent huit heures par jour dans des locaux insalubres.
Je me souviens. Les enfants s'en souviennent. Les parents s'en souviennent.

D'ailleurs ce fut très médiatisé et vous avez heureusement été réélu afin de mener à bien le projet : Vous alliez reloger les enfants de Mourna B  à l'école du Bassin.
Mais une fois acté vous avez, en catimini  cette fois-ci, offert les locaux à votre école de musique payante.

Quand, ce fatidique 17 octobre, pressant le pas sous les trombes d'eau, je venais chercher la boule au ventre, mon enfant parmi des parents ne sachant pas où était leur enfant, des petits et grands hagards sous des couvertures de survie au milieu d'une armée de pompiers et bien croyez-moi je me suis posé cette question :
Y a t il des gens à cette heure-ci à l'école  de musique ou les locaux sont ils vides?
Et puis quand je rentre chez moi, je passe devant le terrain ideal pour la nouvelle école qui devait reloger les enfants de Mourna A.
Sauf que vous avez vendu le terrain à  un promoteur pour y construire des logements sociaux.

Je me souviens de notre révolte  pour les uns, résignation pour certains, et puis encore aujourd'hui  ceux qui se taisent, tenu par le fil invisible d'intérêt personnel ( communément appelé clientélisme ou aveu d'impuissance).
Encore les belles paroles rassurantes (cf : réunion en mairie 26 /10/2016) d'une municipalité qui a hâte de rafistoler à nouveau cette école maudite oubliant un peu vite que des enfants, - pas les vôtres mais les nôtres -  ont respiré des substances peut-être toxiques (cf : réunion du 28/10 - "molécule de caramel" ) non certifiés à ce jour.
Alors je me suis posée une autre question  :
A quel moment les choix politiques, les "droits de réserve ", les silence coupables, voir méprisants deviennent - ils valables juridiquement pour non-assistance à personne en danger ?
Car c'est bien de cela qu'il s'agit maintenant Monsieur le Maire.

Anne-Hélène Terrisse, L'Isle- sur- la- Sorgue (84)

Auteur: Anne-Hélène Terrisse

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 1077.

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