Lettre pour Philippe Torreton

Lettre ouverte de Patrick Mottard à Philippe Torreton
“Bravo pour votre courage, Philippe”

mercredi 26 décembre 2012,

Bonjour Philippe Torreton,

Voici ce que j'ai écrit sur mon blog (http://patrickmottard.wordpress.com ) tellement le procès qui vous est fait m'est insupportable.

"Ce qu’il faut bien appeler « l’affaire Depardieu » commence à me courir sur le haricot ! Au lieu de commenter négativement l’exil fiscal piteux d’Obelix (qu’on préfèrait en Cyrano), une bonne partie de la profession préfère tomber à bras raccourcis sur ce pauvre Philippe Torreton qui a eu le vrai courage de dénoncer la fuite de celui qui a voulu « le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… » (Libération, 17/12/2012)

En effet, que serait Depardieu – même si son talent n’est pas en cause – sans l’exception française dans le domaine du cinéma ? Une exception qui, de Malraux à Lang, a permis à la cinématographie française de résister là où de nombreux cinémas européens disparaissaient (quid du merveilleux cinéma italien ?)

Or, l’exception française, de la Commission d’avance sur recettes aux aides et subventions diverses, c’est l’argent de Français. Si le système organisé autour du CNC n’existait pas, il n’y aurait plus beaucoup de films français et donc beaucoup moins d’acteurs révélés. Mieux un cinéma national se porte et plus ses acteurs nationaux sont en vue. Du coup, un peu de reconnaissance (celle du ventre) de Monsieur Depardieu n’aurait pas été superflue.

Quant à critiquer Torreton sur sa filmographie plus mince que celle d’Obelix, c’est tout simplement minable… En suivant ce raisonnement vicié, il aurait fallu être au moins Prix Nobel de littérature pour critiquer Céline sur ses choix extralittéraires… "