Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Fabienne Iommi à Élise Lucet
“Adoption : Où est la cohérence ??”

mercredi 22 juin 2016,

Bonjour Élise Lucet,

Ne pouvant pas avoir biologiquement d’enfants (7 F.I.V. en 8 ans qui ont échouées), mon mari et moi-même avons décidé après mûre réflexion de nous tourner vers l’adoption.

Après 1 an et demi, nous obtenons l’agrément pour un enfant de 0 à 3 ans. Nous nous inscrivons sur la liste des bébés pupilles de l’état puisque nous avons moins de 35 ans révolus.

Au bout de 4 ans le Conseil Général de Rhône nous informe que nous sommes en tête de la liste d’attente. Nous refaisons donc un point avec cette dame.

Après un nouvel entretien avec la psychologue, l’assistante sociale nous reçoit pour nous informer que nous allons passer en conseil de famille le mois prochain et le suivant si nous ne sommes pas retenus au premier conseil. Elle nous fait tout un planning détaillé avec le jour où nous allons rencontrer le bébé, ce que nous allons faire en détails pendant les 15 jours d’adaptation avec l’enfant et son arrivé dans notre foyer. Elle nous fait lire le rapport qui doit être présenté au conseil de famille (rapport très positif).

Je lui demande également si nous pouvons lui apporter un petit doudou. Elle me répond sans hésitation qu’il n’y a aucun souci, que je peux même commencer à dormir avec pour l’imprégner de notre odeur.

A ce moment là, plus aucun doute.. nous allons enfin pouvoir réaliser notre rêve le plus cher, former enfin une famille… Je prépare la liste des choses qu’il me manque pour accueillir ce bout de chou, nous commençons à chercher des prénoms, etc..

Etant assistante maternelle, j’informe les parents des enfants que j’ai en garde qu’un petit bébé va bientôt arriver dans notre foyer. Ne voulant pas qu’ils se retrouvent sans mode de garde pour l’accueil de leur enfant, ils s’empressent de trouver une solution pour rompre le contrat à juste titre.

Le premier conseil de famille est passé. L’assistante sociale nous appelle pour nous informer que nous n’avons pas été retenus et que nous repasserons peut être le mois prochain. Elle nous fait un discours très négatif et nous dit qu’il ne faut pas se précipiter.. Mon mari et moi restons un peu incrédules : nous ne comprenons pas très bien ce nouveau discours totalement opposé à celui que nous avions eu lors du dernier entretien.

Bref, nous croisons les doigts très fort et attendons durant un mois le prochain conseil de famille.. un mois interminable...

Second conseil de famille… L’assistante sociale nous rappelle et nous informe que notre dossier a été retiré de la liste d’attente et que nous ne pourrions pas adopter dans la région où nous avons déposé notre dossier. Le sol s’écroule sous nos pieds... mélange de tristesse indescriptible et de colère devant tant d’incohérence !… L’assistante sociale est dans l’incapacité de nous expliquer cette décision radicale.

Nous prenons immédiatement rendez-vous avec la responsable du service adoption au conseil général qui participe au conseil de famille. Nous la rencontrons une semaine plus tard. Elle nous explique que notre dossier n’a pas été retenu et que nous ne pouvons plus adopter dans le département.

Elle nous montre une fiche d’observation d’une psychologue qui venait d’être ajoutée au dossier mais qui n’a jamais été porté à notre connaissance. Ce rapport supplémentaire n’avait rien à voir avec celui que nous avions lu lors du dernier entretien avec l’assistante sociale.
On nous reproche d’être en souffrance, que mon mari et moi sommes trop proches et qu’un équilibre à trois serait délicat.

Où est la cohérence ???

Aucun recourt possible, « le conseil de famille est souverain »

Plusieurs questions se posent à nous..

Pourquoi nous a-t-on fait espérer jusqu’au bout qu’un bébé aller arriver dans notre foyer?

Pourquoi ne nous a-t-on pas informés de ces nouvelles observations pour avoir la possibilité de demander l’avis d’un autre psychologue avant la présentation de notre dossier au conseil de famille ?

Comment peut-on reprocher à une personne d’être en souffrance quand nous sommes passés par là où nous sommes passés ? Comment peut-on reprocher à un couple d’être trop soudé et d’avoir trop d’amour à donner à un enfant ? Comment est-ce possible ? …

Pourquoi nous donne-t-on l’agrément si c’est pour nous entendre dire 5 ans plus tard que notre « profil psychologique » n’est plus en adéquation avec l’adoption d’un enfant ?

Réalisent-ils à quel point leur comportement est cruel et inhumain ?

Il est certain qu’il existe de nombreux dysfonctionnements dans le service de l’adoption… Nous sommes conscients que l’adoption n’est pas un droit, mais nous sommes tout de même des êtres humains et en tant que tels nous aurions apprécié un peu de compassion... d’autant plus que nous ne comprenons toujours pas ce revirement total.

PS : Nous tenons à votre disposition le dossier complet.

Merci de votre attention, Bien à vous,



Auteur: Fabienne Iommi

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 822.

Aucun commentaire sur cette lettre à Élise Lucet


HTML autorisé: <b> <i> <a> :-) ;-) :-( :-| :-o :-S 8-) :-x :-/ :-p XD :D



Célébrités > E > Élise Lucet > Lettre 822 > écrire