Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de Anne Scotté à Élise Lucet
“Reportage sur le Levothyrox”

lundi 9 octobre 2017,

Bonjour Élise Lucet,
Je vous transmets ma profonde déception quant à la manière dont a été traité le sujet concernant le LEVOTHYROX. Faiblesse méthodologique de l'enquête, questions superficielles, mauvaise foi des autorités sanitaires jamais remise en cause. Comment avez-vous pu tomber dans ces pièges ? Vous nous avez habitués à traiter les sujets un peu plus sérieusement.
Une série de remarques (par une patiente sous levothyrox depuis bientôt 20 ans) :
- l'ancienne formule de Levothyrox était reconnue stable par les médecins et les patients qui ne rencontraient jamais de problème avec (et tous les médecins déconseillaient totalement le seul générique qui ait voulu concurrencer le levothyrox "classique"). Qu'est-ce que cette lubie de le déclarer instable ??? Pourquoi ne pas vous interroger sur ce sujet en priorité ? C'était une idée de Marisol Touraine ou du laboratoire MERKX ?
- le nouveau médicament a un excipient dont on connaît mal la tolérance et les effets secondaires. Vous ne vous êtes même pas posé de questions sur ce sujet.
- quant aux patients pris en otage par un laboratoire qui n'a pas délivré la moindre information et sans aucune liberté de choix, c'est inacceptable.
- comment gober tout ce que raconte la ministre de la santé : sur la mise à disposition de l'ancienne formule (que du pipeau, impossible de s'en procurer dans les pharmacies), sur la durée restreinte de mise à disposition de l'ancienne formule limitée dans le temps. Mais de qui se moque-t'on ?
- dernier point sur lequel vous n'avez même pas enquêté : il ne suffit pas d'avoir le bon dosage d'hormones thyroïdiennes (TSH) pour se porter correctement, avec le nouveau médicament les dosages peuvent être bons et le corps souffrir de gros effets secondaires, y compris sur le coeur.
Alors navrée, Madame Lucet mais votre enquête a été complètement bâclée et c'est indigne d'avoir diffusé un tel reportage qui fausse encore plus la situation et ajoute à la détresse des patients qui sont lâchés de tout côté par des pouvoirs publics irresponsables.
Je voudrais également ajouter qu'il était parfaitement malhonnête d'utiliser la caution d'une personnalité connue (Annie Duperrey) pour la trahir de la pire manière. Je partage sa colère contre vous.
Pour ma part je suis prête à tirer toutes les conclusions d'un tel contexte : je vais faire l'aller-retour Paris Bruxelles pour me faire délivrer le médicament qui me convient. Au passage, je vous signale qu'en Belgique ce médicament est délivré par boîte de 100 alors qu'en France il nous est refusé plus de 30 comprimés même lorsque l'on doit se déplacer. Vous voulez qu'on ajoute encore autre chose ?

Auteur: Anne Scotté

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 1989.

2 commentaires sur cette lettre à Élise Lucet
  1. Cette émission est venue renforcer l'idée que nous sommes trop émotifs, nous les malades de la thyroïde et qu'avec un peu de patience, toujours de notre part, nous redeviendrons vite silencieux...triste à pleurer....

    Il y a 6 ans, par mamiannie
  2. Bien entendu, c'est plus facile de se moquer des patients plutôt que de réaliser qu'il y a vraiment un scandale sanitaire. Trop de médecins se font manipuler par les laboratoires hélas (pas tous, mais cela devient de plus en plus compliqué de trouver des médecins qui ne se font pas avoir par les représentants médicaux).
    Je voudrais également ajouter un point sur le reportage d'Elise Lucet : contrairement aux allégations de cette journaliste, la formule belge n'a pas été modifiée, elle contient toujours du lactose comme l'ancienne formule française du levothyrox. Voilà pourquoi les patients n'ont pas eu à se plaindre d'effets secondaires ! Ce reportage est le summum de la malhonnêteté intellectuelle.

    Il y a 6 ans, par Maladeencolère


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