Lettre pour Élise Lucet

Lettre ouverte de DARTIGUES Jean à Élise Lucet
“Quel avenir pour le système bancaire ?”

samedi 22 octobre 2016,

Bonjour Élise Lucet,

Admirateur et fidèle téléspectateur de vos émissions, j'aimerais vous proposer un thème pour "Cash Investigation" qui me tient particulièrement à cœur et qui relève, selon moi, d'une actualité brûlante : Il s'agit du système bancaire et de son avenir, vu de l'intérieur, puisque je suis un cadre bancaire retraité, et, également, un ancien Dirigeant syndical interprofessionnel régional et national, formé aussi à la Macroéconomie, à l'Université de Bordeaux IV.
J'ai rédigé pour ma Fédération syndicale des Banques un Document économique sur le sujet, qui pose les alternatives à la crise systémique des années 2008/2009 et tente de montrer les risques actuels et futurs d'une nouvelle crise, bien plus grave encore, si les mesures "Prudentielles" de Bâle III ne sont pas appliquées, ainsi que le veut le lobbying bancaire mondial et français, qui se bat contre elles, avant les échéances cruciales de 2017 et 2019, fixées par le Comité de Bâle.
Chère Madame Lucet, le scandale est énorme, car la bataille fait rage pour que les banques continuent à alimenter la financiarisation de l'économie, au détriment de l'économie réelle, en "Titrisant" les Crédits Long-Termes à 20, 25 ou 30 ans, qu'ils ne veulent plus conserver en Portefeuille et les "Dettes", publiques et privées ; c'est à dire, en clair, qu'ils revendent sur le Marché Financier des Titres adossés aux Crédits et aux Dettes, française, grecque et autres, en les assurant, en plus, par des CDS (Crédit Défault Swap) pour défaut de paiement, à l'insu des emprunteurs. Ainsi, est-il faux d'affirmer comme ils le disent, que l'obligation d'augmenter leurs F.P (Fonds Propres) les prive de liquidités pour investir dans le soutien à l'économie, d'autant qu'ils empruntent auprès de la BCE à taux zéro et même négatif. Le fond du problème est qu'ils préfèrent continuer à utiliser l'argent des déposants en produits financiers, "titriser" les produits bancaires en pariant sur la finance, qui rapporte davantage, y compris en "Compte propre".
On peut considérer et je pense qu'il faut le dénoncer, que les "Dettes" des État sont payées deux fois, partiellement ou totalement, par le jeu de la titrisation, et, de surcroit, garanties de paiement défaillant par les CDS. N'est-ce pas scandaleux ? Certes, la concurrence interbancaire est rude, notamment avec la Banque Virtuelle, en Ligne, mais les résultats nets sont prodigieux, les Hors-Bilans exponentiels, via les Paradis Fiscaux et les marges de crédit, même resserrées, sont parfaitement viables, si on veut bien les rapporter au passé et non aux rapports de produits financiers, au demeurant aléatoires.
Un homme se bat pour faire appliquer les dispositifs prudentiels de Bâle III, bien seul dans sa famille politique, il fait le tour de France et d'Europe, il est venu à l'IUP de Bordeaux, c'est Michel Barnier et une association, basée à Bruxelles : "Finance Watch", dont l'animateur est un ancien Directeur de groupe bancaire aux USA. Ils sont également engagés contre la Financiarisation nuisible du système bancaire et pour la "Séparation banques de Dépôts et Banques d'Affaires".

Je vous remercie de votre attention et vous prie d'accepter avec ma plus parfaite considération, mes salutations les plus distinguées.

N.B : Je tient à votre disposition le "Document économique" cité en référence et suis disponible pour tous contacts avec votre équipe.



Auteur: DARTIGUES Jean

Lettre pour Élise Lucet. Lettre 1063.

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